jeudi 19 juillet 2007

Gabriel coupe une tomate

Une petite pause dans l'histoire de Célia pour regarder Gabriel couper des fruits et des légumes en bois.
Il a été chercher son tapis et le panier de fruits et de légumes en bois.
Je lui ai montré comment faire.
Comme il prenait mal le couteau (en bois, lui aussi), j'ai pris sa main dans la mienne et on l'a fait ensemble deux fois et après lui tout seul et...

hop! C'est coupé!

Regardez comme il se concentre...


Pas évident de tenir le couteau dans le bon sens et en même temps de tenir la tomate dans l'autre main...


Voilà! Tout content et fier de me montrer qu'il a réussi!

lundi 16 juillet 2007

L'histoire de Célia, la moyenne section de maternelle

Septembre 2005, Célia rentre en moyenne section de maternelle. Les problèmes subsistent et nous avons une réunion avec sa nouvelle maîtresse, Marie-Laure, afin de les lui expliquer. Elle est très compréhensive et nous dit que nous allons travailler ensemble, qu'il est indispensable que Célia aille à l'école.

Elle nous conseille quand même un suivi psychologique pour Célia. Je fais appel au CMPP (centre médico-pédo-psychiatrique), et nous sommes sur liste d'attente.

Marie-Laure nous comprend et elle nous soutiendra tout au long de cette année scolaire. Célia adore sa maîtresse.

Entre temps Célia commence une rééducation orthophonique sur les conseils du neurologue qui la suit à l'hôpital.

En janvier 2006, après 4 mois d'attente, nous avons rendez-vous avec une pédo-psychiatre du CMPP, nous sommes contents et plein d'espoir car nous pensons que cet établissement ne peut avoir que du personnel compétent, puisqu'il est intégralement pris en charge par la sécurité sociale.

Après les premières visites, nous sommes à nouveau dans le doute de savoir si nous avons fait le bon choix. La pédo-psy se révèle être une personne assez distante avec Célia et ça ne passe pas.

De toute façon elle n'a pas vraiment de place, c'est un premier contact, et elle nous envoit vers la psychomotricienne. Avec elle ça se passe bien, elle fait un bilan et nous dit que si on ne lui avait pas raconté l'histoire de Célia, elle ne verrait aucun problème de comportement.

Le CMPP nous propose une "thérapie" avec trois autres enfants, une demi heure chaque mercredi sauf vacances scolaires. Nous acceptons.

La thérapie commence en mars 2006. J'emmène Célia tous les mercredis à sa séance. Au bout de quelques séances je leur demande ce qu'ils en pense. Leur réponse est et restera : "ça se passe très bien, Célia s'intègre bien au groupe". Ni plus, ni moins. Mais à la maison c'est toujours l'enfer. Nous commençons à douter sérieusement de l'efficacité et de l'intérêt du CMPP.

Entre parenthèse, j'ai un choc quand je reçois le détail du coût de la consultation qui est, je le rappelle, pris en charge intégralement par la Sécurité sociale : 115 euros! la séance d'une demi-heure!

Je suis en colère, je trouve ça inadmissible. Non seulement il n'y a aucune amélioration dans le comportement de Célia mais en plus ils n'ont pas jugé utile de poursuivre l'orthophonie pourtant indipensable à Célia.

Nous nous sentons vraiment démunis et pas du tout aidés par tous ces intervenants. Nous ne sommes vraiment pas en forme et commençont à penser que Célia n'est pas "normale".

Son père et moi vivont une période très difficile, nous sommes à bout de forces car les problèmes avec Célia s'amplifient.

Même montessori ne m'intéresse plus, je n'ai plus la force de continuer, j'ai l'impression que ça ne sert à rien. Il faudra que je recharge mes "batteries" pour me remettre sur les rails.

Je consulte donc régulièrement mon médecin traitant avec qui je parle beaucoup et qui comprend ma détresse, elle aussi m'est d'un grand secours.

Elle m'aide à reprendre pied et je commence à aller mieux.

A la fin de l'année scolaire, la maîtresse de Célia nous dira qu'il faudra surement envisager une aide spécifique à la rentrée en grande section.

samedi 14 juillet 2007

L'histoire de Célia, sa première année de maternelle

Au printemps 2004, Célia a trois ans et nous essayons de l'ammener vers la propreté. A la crèche dans laquelle elle est depuis septembre 2003, ils ne semblent pas disposés à nous aider. Pendant l'été nous continuons mais nous sommes inquiets car la rentrée est proche et nous savons que l'école maternnelle n'accepte pas les enfants qui ne sont pas propres. Nous communiquons certainement notre inquiétude Célia car en septembre, elle n'est pas propre.

Nous la mettons tout de même à l'école. Au bout d'une semaine, sa maîtresse qui est la Directrice de l'école, nous dit qu'elle ne peut pas la garder. et qu'on essayera après les vacances de la Toussaint.

Mes parents qui habitent à 30 km de chez nous, gardent Célia pendant la semaine et nous la retrouvont le week-end. C'est une période qui n'est pas très facile à vivre mais nous n'avons pas beaucoup d'options.

La rentrée des vacances de la Toussaint arrive et Célia qui est "presque" propre peut aller à l'école mais seulement le matin, car elle n'est pas propre lors de la sieste.

A nouveau mes parents nous aident en venant s'installer à la maison le temps que tout se mette en place. Heureusement qu'ils sont là...

Je dois parler de la Directrice de l'école maternelle. C'est une personne froide, sèche et dont la personnalité n'est pas adaptée pour avoir en charge des enfants de 2,5-3 ans qui parfois vivent leur première séparation d'avec leur maman. Elle ne dit pas bonjour aux enfants, ceux qui pleurent l'agacent...Comment aurait-elle accepté ma fille et ses problèmes?

Au printemps 2005, je cherche une assistante maternelle pour remplacer mes parents, pour aller chercher Célia à l'école à 11h30 et la garder l'après-midi. Pas simple!

Je tombe sur la "nounou"!! Brigitte, qui au départ n'est pas disponible mais comprend les difficultés que nous rencontrons et cherche à nous aider. Finalement elle pourra s'occuper de Célia. Elle est adorable et Célia l'aime beaucoup. Elle nous rend un fier service et sera toujours à nos côtés.

Est-il besoin de le souligner, l'année scolaire ne se passe pas bien.

Pendant cette mème année, j'attends Gabriel qui naîtra le 27 août 2005.

Au mois de février 2005, Célia est hospitalisée trois jours pour une abblation des amygdales. Encore une opération, encore des médecins qui l'oscultent, qui la dérangent dans son enfance.
Je suis fatiguée par la grossesse et donc pas très disponible pour Célia. Je prends quelques jours pour rester avec elle après l'opération.

A partir de cette opération, elle commence à manger des morceaux, on progresse, on progresse!

Elle n'est toujours pas propre, alors nous allons voir une psychologue avec l'espoir qu'en quelques séances tout rentre dans l'ordre.

Puis, au mois de mai nous partons 15 jours à la campagne. Mais pendant une semaine nous vivons l'enfer avec Célia. Du matin jusqu'au soir ce ne sont que crises, larmes, gémissements, sans arrêt. Elle est incontrôlable. Même nos amis qui ont trois enfants ne comprennent pas ce qui lui arrive. Ce ne sont pas des caprices, ce sont des accès d'angoisse avec une très grande nervosité.

Nous écourtons notre séjour et rentrons à la maison au bout d'une semaine. Je décide de tout arrêter, plus de médecins, plus de psychologues, je n'en peux plus et j'ai peur. Peur d'avoir généré ce qui arrive à ma fille. Peur que ça soit irrémédiable.

L'été se passe, Gabriel est né.

vendredi 13 juillet 2007

L'histoire de Célia, de l'Espagne à la France

Célia est née en Espagne, à Madrid, le 10 avril 2001. Dès le premier regard, nous avons vu qu'elle était différente.

Je passe sur les difficultés que j'ai eu à l'allaiter, à trois mois Célia refuse de s'alimenter, elle ne boit plus que 30 ml de lait par jour, le diagnostic qui est fait à l'hôpital est la première douche froide : Célia est un bébé anorexique. Pendant 2 mois elle ne grossit pas et ne grandit pas.

Elle gardera cette difficulté à s'alimenter jusqu'à l'âge de 4 ans. Pendant 4 ans nous avons lutté pour qu'elle mange.

Je me rend compte d'un autre problème : j'ai l'impression que Célia n'entend pas bien. Elle ne "gazouille" pas comme les autres bébés que je rencontre au jardin. J'en parle à sa pédiatre qui me dit que je me fais des idées et que Célia ne répond pas à mes appels parce qu'elle a du caractère. Consternant... Mais je suis en Espagne et je n'ai pas le droit d'aller consulter un autre médecin sauf à payer très cher et sans aucun remboursement. Je consulte quand même un autre médecin dans le "privé", même constat : "mais Madame, vous vous faites des idées, ne vous inquiétez pas".

Je finis par croire que je me fais vraiment des idées, donc je n'en parle plus.

Nous sommes en janvier 2003, Célia a 20 mois et nous déménageons en France. Elle est hospitalisée pendant trois jours avec moi à l'Hôpital Saint Vincent de Paul pour une recherche sur son retard staturo-pondéral (retard de croissance qui fait suite à son anorexie). De nombreux examens lui sont pratiqués, génétique, radios diverses, IRM..., pas toujours faciles à supporter, et pour elle et pour moi qui la voit souffrir.

Le deuxième jour de l'hospitalisation le docteur (une femme adorable) vient me voir en me demandant si Célia entend bien. Je pleure. Je n'avais pas évoqué le sujet puisque j'avais fini par croire que je me faisais des idées. Je lui raconte et elle programme une recherche de surdité.

Résultat : ma fille n'entend pas à moins de 50 décibels, autant dire qu'elle n'entend presque rien!
En octobre 2003 on lui pose des Aérateurs trans-tympaniques permanents (yo-yo). Là c'est l'explosion des sons, Célia qui d'ordinaire passait devant la télé sans y porter aucun intérêt, se passionne d'un seul coup pour ce qu'elle voit et entend qui sort de cette "boîte à images".

Mais le mal est fait, Célia a un retard de deux ans, sa surdité l'a empêché d'acquérir tout ce dont a besoin un enfant pour se développer normalement.

jeudi 12 juillet 2007

Les barres rouges

Hier après-midi Gabriel s'est intéressé aux barres rouges

Il s'agit d'un ensemble de barres de 10 cm à 1 m de long qui permettent de comprendre la taille, ici la longueur.

L'enfant doit classer les barres de la plus petite à la plus grande.

L'enfant voit immédiatement son erreur et peut la corriger tout seul.

Gabriel a commencé par mettre les barres rouges par terre,

Puis, il les a emmenées sur la terrasse,

Pour les mettre ensemble,



Pour une première fois, c'est pas mal, non?

Bon, la notion de taille n'est pas encore acquise mais c'est une première approche...

mardi 10 juillet 2007

Aide moi à faire seul

On a tendance à vouloir faire à la place de nos enfants surtout quand ils sont petits.
C'est un tort et Maria Montessori l'avait compris.

C'est au travers de mes lectures sur la méthode Montessori que je me suis rendu compte que je ne rendais pas service à mes enfants en les empêchant de faire des choses que selon moi, ils ne pouvaient pas faire.

Par exemple, je ne laissais pas Célia se servir de l'eau toute seule par peur qu'elle en mette à côté. Avec Gabriel c'est différent, je lui laisse faire un maximum de choses dont je pense qu'il est capable de faire. Quand il maîtrisera les versés je le laisserai se servir de l'eau tout seul.

Quand il a commencé à marcher tout seul, je l'encourageais à descendre un trottoir sans mon aide, ce que je ne faisais pas avec Célia, enfin, je l'ai fait mais bien plus tard, pas peur qu'elle tombe, se fasse mal,...

Il a su manger seul très tôt, à 13 mois il me prenait la cuiller de la main. Et aujourd'hui garre à nous si on veut l'aider à manger, il est grand!

Il est important pour le développement de l'enfant de le laisser explorer et expérimenter son environnement.

Bien entendu on ne va pas le laisser explorer une prise électrique mais on va lui expliquer que cela est dangereux.

Quand Célia était petite on avait mis des protections dans les prises électriques, des protections sur les coins des tables, ... Quand j'y pense, je me dis qu'on n'avait rien compris, mais bon on ne savais pas, hein!

Avec Gabriel, aucune transformation de la maison, toutes les prises sont découvertes et les tables n'ont plus de protections en caoutchouc.

Il a essayé de toucher les prises mais on lui a expliqué qu'il ne fallait pas et il ne l'a plus refait. Il s'est cogné contre les tables et autres meubles, mais il ne s'est cogné qu'une fois, cela lui a permis de se rendre compte de l'espace et d'éviter l'obstacle.

Il faut donc laisser l'enfant expérimenter, tout en l'accompagnant, pour qu'il se rende compte de son environnement.

Les versés

Gabriel a été chercher le petit panier sur lequel j'avais disposés deux tasses dont une remplie de cocos.
On a étendu son tapis et je lui ai montré doucement ce qu'il devait faire.

Regardez comme il est concentré...


Il ramassait tous les cocos un par un avec une patience infinie...



Il ne voulait plus s'arrêter, il a fallu que je lui dise qu'il était l'heure de manger (sa grande passion!) pour qu'il se décide à remettre les tasses dans leur panier et le panier sur l'étagère.


De l'école publique à l'école Montessori de Célia

Rentrée en grande section de maternelle, problèmes de classes surchargées, l'école réussi à ouvrir une 4ème classe : PS/GS, nouvelle maîtresse pour Célia qui a en charge des petits et des grands le matin et seulement 10 grands l'après-midi, les petits faisant la sieste.

Je me dit super, comme ça elle aura plus de temps pour s'occuper des enfants en difficulté et donc de Célia.

D'emblée je parle de la mise en place d'une aide et on me répond qu'on a le temps et qu'on verra ça à la rentrée des vacances de la Toussaint, que deux mois c'est vite passé. Encore une fois je suis consternée et je leur dis que deux mois pour une petite fille c'est long et je crains que la mise en place de l'aide se fasse en avril vu les lenteurs de l'administration! Et surtout je sais que Célia a besoin d'être aidée!

C'est ainsi que, avant les vacances de la Toussaint, j'ai une réunion avec la maîtresse de ma fille qui me dépeint un tableau des plus noirs... Ma fille n'écoute pas, ne comprend pas les consignes, ne fait pas le travail qu'on lui demande, si la maîtresse la gronde, elle se braque pour la journée. Elle me dit aussi qu'elle ne veut pas être assise à côté des autres enfants (!), qu'elle reste seule (!) et qu'elle attend le moment d'aller en récréation retrouver sa copine Léonie.

La maîtresse continue à enfoncer le clou en me montrant le travail des autres enfants, comme si j'avais eu besoin de ça pour me rendre compte des difficultés qui existaient!

Elle conclue en me disant qu'il faut envisager sérieusement de mettre en place une aide via le RASED.

Je sors de cette réunion complètement déboussolée. Ma fille si sociale ne veut pas de la compagnie des autres enfants???Elle se braque pour la journée si on la gronde le matin???

Incompréhensible!

Dès le lendemain, je contacte une école Montessori pas très loin de chez nous, "Le jardin des Capucines". Et là je tombe sur la Directrice, une personne charmante, nous parlons Montessori et je vois au travers de ce qu'elle me dit que c'est ce qu'il faut à Célia. Le coût est très élevé mais nous finissons par trouver de quoi payer cette scolarité qui pour nous est la seule solution pour que notre fille aille mieux.

Le rendez-vous est pris avec la Directrice pour le lundi de la rentrée des vacances de la Toussaint.

La veille de la rentrée des vacances (novembre 2006), ma fille n'est pas bien, elle ne mange pratiquement pas de la journée et a mal au ventre... Ce sont des signes qui ne trompent pas.

Le lundi elle va à l'école, fait pipi plusieurs fois dans sa culotte..., le lendemain même chose.

Le mercredi matin elle fait un essai à Montessori et le jeudi elle commence dans cette nouvelle école!

J'appelle son ancienne école et leur dit que ma fille ne viendra plus car je l'ai changé d'école, incompréhension de leur part qui ne m'étonne pas. Je m'en fiche.

Depuis, ça va beaucoup mieux, elle écoute et comprend les consignes. Elle fait le travail qu'on lui demande, le fait bien et jusqu'au bout. Vers le mois de mai la maîtresse a commencé l'apprentissage de l'écriture et de la lecture...

Célia est heureuse d'aller à l'école et elle est en demande d'apprendre, que ce soit à l'école ou à la maison.

Elle progresse, elle est heureuse, c'est ce qui compte.

samedi 7 juillet 2007

Comment j'ai découvert Montessori

Tout a commencé en juin 2005 quand la maîtresse de ma fille, alors en Moyenne Section de maternelle, me dit qu'à la rentrée de septembre il faudra envisager une aide spécifique pour que Célia puisse suivre car elle a énormément de retard.

Je dois dire que son père et moi n'étions pas étonnés car ses nombreux problèmes de santé ont retardé ses apprentissages.

Donc, comme à mon habitude, je prends le taureau par les cornes, je fonce sur mon ordi et commence à chercher "soutien scolaire". Je ne savais pas vraiment où j'allais mais je savais que j'allais trouver quelque chose pour aider ma fille.

Et je suis tombée sur le site de montessori en france. Ça a été le déclic. J'ai commencé à fabriquer du matériel et ce qui était formidable c'est que chaque matin, ma fille se levait et me disait : "maman je veux faire un jeu", sous-entendu une activité montessori. Ce besoin soudain d'apprendre et surtout cette lumière dans son regard porté sur moi quand elle me dit : "c'est pour moi que tu fais ça maman?" m'ont incité à vouloir en savoir plus sur cette méthode.

Alors j'ai acheté "L'Esprit absorbant de l'enfant" de Maria Montessori, et j'ai tout compris, où presque...